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Thierry Mugler Couturissime
Musée des Arts Décoratifs, Paris

Du 30 septembre 2021 au 24 avril 2022, le Musée des Arts Décoratifs de Paris accueille l’exposition « Thierry Mugler – Couturissime », conçue par le Musée des Beaux-Arts de Montréal (MBAM) en 2019. Loin d’une rétrospective classique de l’œuvre du couturier, cette exposition présente 140 modèles exceptionnels de ce créateur emblématique de la fin du 20ème siècle.

Imaginée comme une pièce de théâtre, l’exposition présente les créations les plus sophistiquées du couturier. La première partie est consacrée aux modèles des deux collections Haute-Couture « Les Insectes » (printemps-été 1997) et « La Chimère » (automne-hiver 1997-1998). Largement inspirés par le monde animal, ces modèles mettent en évidence l’extraordinaire créativité du couturier, notamment dans l’utilisation des matériaux : cuir, métal, plexiglas, caoutchouc, crin de cheval, plumes, cristaux, etc. 

Collection « Les insectes », Haute-Couture printemps-été 1997 – Fourreau en velours évasé en traine et orné de plumes de coq, réalisé en collaboration avec la Maison Lemarié, Paris.

Collection « Les Méduses » Modèle « Méduse de bal », Haute-Couture automne-hiver 1999-2000 – Robe du soir, bustier et double crinoline en organza laqué et plissé.

« J’ai toujours essayé, dans mon travail, de rendre les gens plus forts en apparence qu’ils ne le sont vraiment »

Le couturier s’inspire largement des attributs naturels que les animaux utilisent pour se protéger du monde extérieur : la carapace est omniprésente dans son œuvre.

Collection « La Chimère, Modèle « La Chimère », Haute-Couture automne-hiver 1997-1998 – Fourreau à corset articulé, orné d’écailles brodées de plumes, de crin de cheval et de cristaux, réalisé en collaboration avec Jean-Jacques Urcun et Mr Pearl.

Collection « Été africain », Prêt-à-Porter printemps-été 1988 – Corset anatomique en métal et robe en cuir sans manche à ourlet asymétrique.

Collection « Les Insectes », HC PE 1997 – Tailleur-pantalon en crêpe, veste à motifs d’alvéoles.

Cette tendance est renforcée dans la seconde partie de l’exposition où sont exposés les modèles inspirés par la science-fiction, la robotique et la carrosserie automobile. 

Collection « Hiver Buick », PAP AH 1989-1990 – Bustier en Plexiglas et chrome avec éléments « calandre » et « phares », jupe pailletée.

Collection « Hiver Buick », PAP AH 1989-1990 – Bustier en Plexiglas et chrome avec éléments « calandre » et « phares », jupe pailletée.

En 1995, lors du défilé « Anniversaire des vingt ans » de sa maison, le créateur présente la Maschinenmensch ou femme-robot, hommage à la Futura du roman dystopique Metropolis. Conçu à l’image des articulations d’une carapace de crabe, le modèle s’appuie sur une structure interne en plexiglas, cuir et caoutchouc, pour éviter les pincements et faciliter le mouvement.

Collection « Anniversaire des 20 ans », Prêt-à-porter printemps-été 1995
Combinaison intégrale en métal et plexiglas.

Les créations de Thierry Mugler montrent une ligne globalement gainante, avec des bustiers moulant à la poitrine marquée et au décolleté profond en V, une taille étranglée, un bas-ventre et des hanches bombées sur des jupes entravées, des manches ajustées tout en s’évasant sur la moitié des mains. Thierry Mugler ne se contente pas de créer des vêtements, il met en scène la femme dans des postures jusqu’alors inédites : femme-insecte, femme-bolide, femme-pneumatique, femme-robot, etc. Il utilise la femme comme support à ses créations plastiques fantasques et sensuelles, comme le peintre utilise la toile et le sculpteur le marbre. Thierry Mugler pousse à son paroxysme l’image de la femme fragile par essence, qui nécessite le recours aux attributs du monde animal et aux machines pour gagner en protection et en puissance, une puissance qui tient principalement de la sensualité et de l’érotisme.

La dernière partie de l’exposition montre le meilleur de Thierry Mugler, à savoir les costumes de la pièce « La tragédie de Macbeth », créée par la Comédie Française et jouée en 1985 au festival d’Avignon. Plus de 70 costumes et accessoires sont créés par le couturier à cette occasion. Là aussi, Thierry Mugler montre des personnes fragiles, enfermées dans de gigantesques armures de cuir ou de métal. Pour exemple, on citera la robe de Lady Macbeth composée de larges paniers en satin nervurés et garnis de clou en métal, ou encore le pourpoint en ottoman de Duncan, garni de bandes de daim avec cabochons métalliques pointus. Dans la même idée, l’animation « l’incandescence de Lady Macbeth » montre une lourde structure métallique autoportante, s’ouvrant pour révéler une reine déchue, pieds nus, simplement vêtue d’une robe en chiffon.

Costume pour le personnage de Lady Macbeth 1985 – Robe à très larges paniers en satin nervuré et garni de clous en métal, manches gigot, col haut et engageantes rigides en tulle à décor d’étoiles en peinture gonflante montées sur une structure métallique, coiffe emboîtante en cuir.

Costume pour le personnage de Duncan 19985 – Pourpoint en ottoman garni de bandes de daim avec cabochons métalliques pointus, plastron avec coque en résine moulée peinte et décorée d’étoiles, chaussures montantes en daim et cuir.

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