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Io

A l’occasion de son 70ème anniversaire, la maison Dior a réuni dans un ouvrage composé de sept volumes la grande majorité des créations de la maison. Chaque volume est consacré à un directeur artistique. Marc Bohan[1], troisième couturier à prendre les rênes de la maison après Christian Dior et Yves Saint Laurent, a dirigé la création pendant 28 ans, entre 1961 et 1989. Il a installé le style Dior dans la durée, en le renouvelant sans cesse tout en étant fidèle à l’esprit originel de Christian Dior.

Le modèle Io est très largement inspiré de la robe Rosine, créée par Marc Bohan en 1961. J’ai été tout de suite captivée par le mystère qui se dégage de cette robe, par la pureté de la ligne et la sobriété du décor. Dans l’ouvrage, elle est présentée en gabardine de soie ivoire.

Dior, Marc Bohan, 1961-1989. Textes de Jérôme Hanover Photographies de Laziz Hamani.

Editions Assouline, 2018.

Robe courte Rosine en gabardine de soie ivoire, Haute Couture Automne-Hiver 1961, Charme 62.

Collection musée Christian Dior, Granville. (1989.1.9).

Photos © Laziz Hamani

J’ai choisi d’interpréter ce modèle en robe longue avec une étole rapportée, boutonnée sur le devant. La conception a été particulièrement difficile. Le bas volumineux « en cloche » suppose le soutien de la robe par un jupon, dont la conception a demandé des heures de travail pour parvenir au bon volume et à la bonne courbe, au bon rapport taille / hanches. J’ai finalement opté pour un jupon à 3 volants superposés.

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Jupon à 3 volants

Le travail de l’étole a également demandé une série de réglages pour trouver la bonne proportion avec le volume global de la robe.

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Io – Toile devant

L'ouverture est assurée par une fermeture à glissière invisible posée au milieu-dos. L’étole rapportée se ferme au devant à l’aide d’un gros bouton. Elle cache la fermeture à glissière dans le dos.

J’ai choisi de monter la robe en mikado de soie ivoire clair[2]. La robe est entièrement glacée sur organza pour assurer un meilleur rendu[3].

J’ai eu la chance de pouvoir admirer une variante de la robe « Rosine » à Granville cet été. La robe « Melody » est présentée dans le cadre de l’exposition « Dior en Roses », accessible du 5 juin au 31 octobre 2021 au Musée Christian Dior de Granville. En découvrant le dos de la robe pour la première fois, j’ai compris qu’elle était construite en un seul morceau : l’étole est intégrée à la robe, les bretelles y sont cousues directement. La robe est présentée sans jupon de soutien.

[1] Dior Marc Bohan 1961-1989, Éditions Assouline, 2018

[2] Le mikado de soie est un tissu précieux, à texture ferme, fabriqué selon une technique japonaise qui rend le tissu légèrement granuleux en surface. Le tissage est à double trame. C’est un tissu très lumineux, au tombé parfait, adapté aux tenues structurées

[3] L’organza est un tissu léger, diaphane et presque transparent, d'aspect mat et tombé raide. Tissu à armure toile, sa caractéristique fondamentale est la main conférée par la séricine, qui est en quelque sorte « l'écorce » de la soie, que l'on appelle aussi soie crue. Le glaçage sur organza est une technique de Haute Couture permettant d’entoiler un tissu léger, c’est à dire de lui apporter de la tenue, sans thermo-coller. 

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